La possession de Loudun. Michel de CERTEAU, Paris : Julliard, 1970 1632 : la ville de Loudun est durement éprouvée par la peste qui conduit chacun à s’enfermer chez soi, les nobles à se retirer dans leurs propriétés à la campagne et les communautés religieuses à se replier encore sur leur quant-à-soi. L’épidémie se replie à peine que plusieurs cas de possession agitent la communauté des Ursulines. C’est le début d’un épisode de « démonomanie » qui va s’emparer de cette petite ville de province et concerner jusqu’au Roi pendant 5 ans. Certeau se livre à une autopsie méticuleuse du déroulé des événements dont chaque élément traduit quelque chose des représentations de l’époque et des luttes de pouvoir qui se jouent aux échelles locales et nationales, religieuses et politiques. Parmi les faits saillants : l’importance du langage, l’importance des langues : comment parle le démon à travers les possédées, comment parlent exorcistes et médecins (en latin ou en français) qui se succèdent au chevet des religieuses ; la dimension politique que prend l’affaire, Loudun étant une ville fortement marquée par l’influence huguenote, il devient important pour Richelieu de circonscrire très vite une éventuelle agitation. Richelieu envoie alors un commissaire, Laubardemont, à charge…